Trèma est le fruit d'une rencontre musicale redoublée d'une connivence humaine et intellectuelle datant d'une petite décennie, ce qui offre au duo que le son soit à la fois le point de départ et le perpétuel prolongement d'un dialogue au long court!

 

 

Arrivant par des chemins assez différents (en résumé : la noise et le théâtre pour l'un, le jazz et la danse pour l'autre), l'improvisation libre était pour chacun l'endroit des possibles et de toutes les hybridités.

 

 

Bien sûr des références communes donneront la 'signalétique' à ce qui sera d'abord un chantier de recherche - Xavier Charles, Phil Minton, Jean-Luc Guionnet, Michel Doneda,Peter Brötzmann, et par la suite Eliane Radigue ou encore le groupe Sister Iodine.Pour qu'apparaisse assez vite une esthétique de l’épure vocale, un théâtre social suggestif absolument,une architecture du son résolument physique,et, progressivement, une sophistication s'assumant à la fois brute comme taillée dans la masse, et fine comme brodée au fil d'or.

 

 

Chacun étoffant en parallèle son propre univers (solo noise de guitare pour ChanChan, projets punk-hardcore et relation voix-mouvement/chant-danse pour Keely Sigot)le duo a pu se nourrir de l’intérieur quand les aléas de la vie freinaient son activité, la discussion reprenant toujours là où elle avait été suspendue.

 

Dans son processus de développement,deux axes se sont progressivement dessinés pour le duo: la formule de jeu acoustique, repris ou non par une amplification; et les sessions "en contexte", où le duo se met en situation dans un espace donnant ses propres contraintes acoustiques,avec lesquelles jouer et se surprendre.

 

Ces deux dimensions tendent à s'articuler et il est parfois proposé à Trèma de donner des concerts dans des lieux insolites à potentiel sonore (espaces de nature festivalier, concerts privés,galerie d'art etc).

 

À la fois performance et recherche in situ, chaque nouvelle 'mise en contexte' constitue tout autant un défi qu'un plaisir jubilatoire. En alimentant la matrice du duo, ce sont aussi les questions de l'aléatoire et de l'adaptation, de choix et d'écoute, qui se posent et se reposent à l'infini; comme si improviser, ce n'était finalement peut-être qu'interroger le temps et l'espace, à travers un vaste dialogue, toujours au long cours ..!